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Balzanes trois, cheval de roi !
Balzanes trois, cheval de roi !
  • Cheval mon cher souci ! Le blog de la cavalière qui avait très peur de faire du saut d'obstacle et qui finit par y prendre goût ! On saute, on dresse, on fait les andouilles dans la nature. Avec mon petit Prince alias le Pouic et Pinogris alias gros Noup',
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Balzanes trois, cheval de roi !
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8 février 2007

Souvenir...

Il me vient en tête ce vieux souvenir. En fait pas si ancien que cela puisqu'il date de l'école de journalisme. Enfin, presque une dizaine d'années, le temps passe si vite...

Entre autres exercices, nous devions réaliser un magazine tous les quinze jours. Le professeur qui nous inculquait la base de notre métier s'appelait Serge-Alain Rosenblum. Il était redouté de tous ses élèves, moi y compris, en raison de ses commentaires délétères et de ses façons peu amènes de nous expliquer que nous n'avions pas réalisé le travail correctement. En gros, il nous disait " c'est de la merde, recommence ! " Et il fallait y arriver, sinon pas de note, pas de possibilité de passage dans l'année supérieure...

Après quelques semaines de présence à ladite école, voici que monsieur Rosenblum nous annonce... " dans deux semaines, vous revenez avec un sujet de reportage et vous partirez sur le champs ! "... sauf que, de source sûre, lorsque l'on proposait un sujet à monsieur Rosenblum, " Rosen " comme nous l'appelions, il nous envoyait bouler en nous disant... " c'est de la merde ! "... ah, y'en a deux qui suivent. Donc je m'étais fait un petit matelas de propositions pour ce petit bonhomme impressionnant mais qui m'amusait un peu. J'avais un énorme avantage sur mes petits camarades... 10 ans de plus qu'eux. Et le prof, je le voyais un peu différemment, et je pense qu'il me considérait un petit peu différemment aussi, car j'osais (un tout petit peu) blaguer avec lui.

Je ne me souviens plus de tous les sujets que j'ai proposés. Il y avait, entre autres, " les égouts de Paris, comment ça marche ", " les catacombes, quelle histoire ! " et... " une journée aux courses ". Mes trois sujets furent acceptés sur le champs par le petit homme moustachu. Les bras m'en tombèrent presque... Je récupérais donc mon sujet sur les courses et refilais les deux autres à des copines dont la proposition n'avait pas eu l'heur de plaire à notre petit dragon journaliste. Puis, " n'ayant pas que ça à foutre ", je partis pour Enghien, ses chevaux, ses courses. Ma première course. Jamais auparavant je n'avais mis les pieds sur un champ de course... Une découverte grandeur nature ! Mon vieux Zeiss Contessa offert par un gentil membre de ma famille autour du cou (c'est lui qui m'a fait, en plus du permis de conduire, comprendre que j'étais astigmate, toutes mes photos étaient floues !, c'est aussi lui que j'avais du mal à comprendre, rembobinant à chaque fois mes films à l'envers... et cracccccccc !), un calepin, en route pour l'aventure... Déjà, Enghien, c'est où, on y va comment ?... ma première enquête journalistique en quelque sorte !!

Nous sommes mercredi. J'ai de la chance, en ce mois d'octobre ou novembre 1997, il fait plutôt beau. Les chevaux sont prêts, les jockeys aussi, je tors le cou à ma timidité maladive pour aller poser quelques questions : le rond de présentation, le pesage, pourquoi, comment ? Et je traîne mes basques parmi le public. Oh, il n'est pas bien nombreux le public, il a veau faire un temps acceptable, on ne transpire pas non plus comme des fous ! Mais mon petit manège semble intéresser un petit groupe. De vieux messieurs reluquant Contessa et bloc note. " Que faites-vous donc là jeune fille ? ", me demande l'un d'eux, m'évitant l'application de la sacro-sainte méthode " coup de pied au c... " pour aller leur poser des questions. J'explique à mon sauveur mes motivations. Il me mène à son groupe. Une petite troupe de retraités, soixante-dix ans environ, qui viennent ici chaque mercredi. Enthousiastes papis dont le souvenir me donnera la larme à l'oeil toute ma vie. Oui, je sais, je suis trop sensible. " Les courses, mais c'est formidable, jeune fille, c'est le grand air, l'ambiance, une belle sortie pour nous ! " Et continuant, mon interlocuteur me donne mon titre... " on vit cent ans !!! " C'est donc avec eux que je vais vivre ma première courses. Eux, déjà, m'émeuvent beaucoup, les chevaux et leur galop me portent l'estocade. Etrange sensation que celle de la personne qui ne joue pas, ne s'intéresse pas aux courses, mais dont le coeur s'emballe à l'unisson du public lors de la dernière ligne droite... Inexorablement, sans que je ne m'en aperçoive, les chevaux reprenaient le dessus de ma personnalité. Je ne le savais pas encore, mais le virus venait de m'être de nouveau inoculé...

Le cours de presse écrite suivant, je revins avec mon papier. Une photo bof car à l'époque, je ne portais pas de lunettes, ignorante que j'étais... mais acceptée quand même (ouf, je n'avais qu'elle, j'avais encore rembobiné la Pouic pellicule à l'envers et seule une photo avait été sauvée !) Je posais mon texte dans le bocal du petit monstre à moustaches et je courrais vite hors classe de peur d'essuyer les foudres de notre petit Zeus du moment. C'est au moment où je contemplais le ciel gris gratouillant les tours de la dalle du XIIIe arrondissement où était située notre école qu'un copain, à l'instar de la céleste attitude, vint me gratter l'épaule. " Viens vite, Rosenblum lit ton papier, il est hystérique, il crit " allez, allez ! " tout seul dans son bureau ! " C'est vrai que c'était drôle de voir notre schtroumphf grognon tout sourire en train d'encourager des chevaux qu'il ne voyait même pas. Après un truc pareil, j'aurais dû me douter qu'un jour, les pouics pouics à crinières viendraient me chatouiller les doigts de pied pendant mon sommeil...

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Commentaires
Z
tu l'as toujours ton reportage ? je voudrais le lire, please ...
P
Très belle note, bravo :o)
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