Tempête sous un crâne !

Une idée vous taraude, et... et la moindre petite balade se transforme en affaire personnelle... Ce n'est pas le tout de vouloir tout balancer par la fenêtre pour vivre avec ses amis à longues crinières... Pas le tout de vouloir apprendre à leur apprendre, apprendre aux cavaliers à apprendre... apprendre tout court !

Il fait 5°C aujourd'hui. Autant dire qu'en Meuse, on " crève " de chaud ! Depuis le début de la semaine, les chevaux passent leurs journées au paddock, je pense qu'ils sont heureux. Après la simple séance de câlins sucres d'hier, monture et cavalière se reprennent en main. Pour une balade en verte Meuse avec la ferme intention d'avoir un Prince tendu, léger, qui ne prend pas la main. Vite dit... Wizzzzzzzzzz, Prince a bien envie de se faire une petite pointe de vitesse. " Hein dis, comme ça pour s'amuser, dis hein, dis ? " Manue, pas drôle, se redresse. Droite comme un " i " la grande ! " Mes épaules, mes épaules ! ", quelle est-donc cette étrange incantation venant tout droit du cerveau de l'équitante ? Prince résiste, mes mains aussi. Je doute... " Pour qui te prends-tu, jamais tu n'arriveras à avoir le niveau pour devenir monitrice si tu te fais prendre la main par un cheval si doux. " Tout à coup, Prince cède, mâchonne. Plus question pour lui de vitesse, mais il avance.

Je continue tranquillement sur les chemins, reprenant Prince lorsqu'il le faut... c'est à dire tous les 20 mètres ! Puis j'introduis quelques arrêts. Que mon loubard finit par accepter... à la voix ! Chic cheval ! Mais bon, je suis sûre... " je n'ai pas le niveau... " Je n'ose même pas mettre mon cheval au galop ! Tant pis, direction la grande descente qui va muscler le Pouic. Impressionnant, ce passage me fait toujours bien gamberger. Prince aussi. Il hésite, glisse et dérape des postérieurs. " Ne suis-je pas en train de faire une bêtise ? Pourtant, le sol est sec... " Finalement, Monsieur Cheval s'engage droit devant. Impressionnant, j'ai l'impression de monter une énorme boule... une boule qui mâchonne et porte le chanfrein vertical ! Quel pro ce cheval ! Du coup, une petite séance de thalasso ne devrait pas faire de mal à ces tendons mis à rude épreuve. Tempête sous un crâne... Pour accéder à la rivière, il faut franchir un contre-bas... Pas de quoi vous faire peur à un Pouic et à une Manue (nous sommes au pas)... mais la petite branche, là, qui arrive juste au-dessus des oreilles de Monsieur, pose un problème. A Pouic qui n'a pas envie de baisser la tête. A Manue, qui se sent obligée de se baisser et se porter en avant... et dans un contre-bas, l'idée ne m'enchante pas. Mais finalement " allez zou ! On y va p'tit gars ! ". Zut, j'ai fait du parachutisme, ce n'est pas une branchette barrant un pauvre fossé d'un mètre qui va nous arrêter. Et puis l'appel de la rivière et de l'herbe aidant, nous nous retrouvons rapidement au beau milieu d'une jolie vallée. Pouic trempe ses quatre membres dans le petit cours d'eau et avale goulûment la bonne herbe verte. Nous repartons... au galop... Ouh là, là, ce qu'il va vite ce cheval, je suis obligée de me fâcher pour l'arrêter en haut du chemin... Je n'aime pas arriver à un croisement à " fond les ballons ". Bien m'en a pris. En haut, Michèle et Flamboyant arrivent tranquillement. Nous ferons le chemin de retour vers les écuries ensemble. Et là, mon Prince accepte le contact de mes mains. " Il pousse bien là ", me dit Michèle montrant les postérieurs de Monsieur. " Et là, il est léger ! "... Et moi je suis (légèrement) fière... finalement !