Cheval qui lit, cheval qui a compris ?

Je ne sais pas ce qui s'est passé cette nuit dans la tête de Pinot, mais on aurait dit qu'il avait potassé le grand recueil " Je fais Plaisir à ma propriétaire " !

Le manège étant occupé et la carrière potentiellement gelée, je pars, au pas, dans la verte campagne... blanche pour l'occasion. Mais ce n'est pas parce que nous nous promenons que nous allons baguenauder, mon beau Pinot ! Je fais donc faire à monsieur les petits exercices de base du moment. Bouger les épaules, arrêt. Puis réponse à la jambe isolée. Avec Pinot, j'ai toujours l'impression qu'il faut recommencer chaque leçon du début, mais il reprend vite ses esprits. Je lui ai mis les gros élastiques noirs pour le cas où la froidure lui donnerait des envie de filer dans la nature en se mettant à l'envers. Visiblement, ça ne lui fait ni chaud ni froid au Pinot, il s'en fiche, il mâchonne.

Je m'aperçois aujourd'hui d'un truc nouveau. Quand je me déballonne à fond (les ballons... ouah que je suis drôle... Non, je ne suis pas drôle, c'était nul, mais ça ne fait de mal à personne...), donc, quand je souffle, disais-je, en posant mes mains, en les fermant, le sieur... s'arrête. Et au vu de l'ombre, car je n'ai pas la super fesse cavalière qui sent tout se qui se passe derrière, il s'arrête... carré ! Je recommence, bingo, ça remarche ! Deux, trois, quatre fois de suite ! C'est pas le pied, ça ! Une touchette de l'éperon, et Pinot mâchonne gentiment, et joue les jolis chevaux de dressage. Ouaaaaaaais, d'la bâââlle !!

Etonné de l'emploi de ce vocabulaire de djeunes, Pinot n'en peut plus de me faire plaisir. Bougeons les épaules. Une petite ligne droite, et on joue les danseuses, à droite, à gauche, de nouveau à droite, le tout de façon à ce que gros réponse rapidement et sans résister. Et... au bout de trois fois (ah bah oui, quand même, zut quoi, mon Pinot est un cheval, il me gruge, c'est bon pour son moral !), le grand réagit au quart de tour et des deux côtés. Même vers la gauche !

" Euh, Pinot, est-ce abuser si je te demande de bouger tes hanches maintenant ? "

" Je pense que oui, mais tu vas me demander quand même, alors essaie... "

Réaliste le Pinot ! J'essaye. Nom di d.. biiiiiiiiiip de cré bonsoir, il le fait ! Oh, cela reste toujours plus difficile de gauche à droite, mais c'est aussi le côté où je coince le plus. Mais là, je sens un truc passer !

De retour après une demi-heure de pas au club, je constate que la carrière est dégelée. On trotte et on galope Pinot ?

Alors nous trottons. Je souffle fort et, pour la première fois de ma vie, je pense, arriver à peser dans ma selle sans que mes jambes dansent la javanaise. Pinot transitionne, au pas, toujours en mâchonnant. C'est sûr, les élastiques m'aident à ne pas avoir à m'occuper de l'altitude et attitude de sa nuque, mais même avec ces aides externes, je n'avais jamais senti cela auparavant, j'en suis sûre.

Je demande le galop. Du pas. Il me le donne ! Et reste tout calme. Je parviens même à passer une transition galop-trot en expirant et en posant mes mains. MAGIQUE ! Parfois, monsieur reprend ses " vieilles " manies, on se laisse aller sur l'épaule externe et on emmène mémère hors du cercle. Mais allez savoir pourquoi, aujourd'hui, Mémère se redresse, je pense avoir été très " droite " sur mon grand cheval, et puis, pour la première fois, je galope et sens mes chevilles posées sur le plancher de mes étriers. Avant, elles allaient danser la gigue avec mes pieds pour un résultat d'un effet esthétique... discutable !! Là, ben... je pense que j'étais... assise !! Et Pinot, il a eu l'air d'aimer !

... et moi aussi !

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Comments

[mischipou]

Je re :)
Bravo pour tes sensations, et je me demande si ta ballade n'y est pas pour qq chose, le fait de te décontracter complètement, et du coup décontracter le Pinot par la mm occaz ;)
Ce qui m'a tilter le plus, c'est ta sensation du plancher de l'étrier, je me souviens encore la première fois que je l'ai vraiment senti...