Mon héros !
Un beau jour de juin 2003, nous partîmes avec le club et Pouic pour Vittel, à une trentaine de kilomètre de mon lieu de résidence. Objet de notre convoitise... la finale du championnat club des Vosges. Prince y fera une E3, une E2 (avec moi) et une E1. Il fait très chaud, et du fait de la " finale ", les obstacles me paraissent plus haut que d'habitude. Prince se classe évidemment en E3. Je regarde les concurrents de E2 s'élancer sur la piste. Je passe plus tard, je suis hors championnat. Mais mon coeur, lui, il est en plein dedans ! Boudoum, boudoum, mais, vas-tu t'arrêter vilain cardiaque ! Et puis la canicule s'annonce, moi qui ne supporte pas la chaleur, je me demande comment je vais pouvoir faire quelque-chose sur la piste blanche en plein cagnard ? D'autant plus que les petits cavaliers semblent avoir de gros soucis sur le n°3, un oxer naturel avec des soubassements non moins naturels, successeur en ligne droite d'un vertical à quelques foulées de là... Personne ne le passe ce p... de trois. Tous les chevaux sont à deux, voire trois refus. Là, les carottes semblent cuites pour la " guerrière " dégoulinante que je suis. Mais bon, je suis inscrite, préparation Pouic, détente Pouic (insupportable les détentes de CSO, ça court dans tous les sens, il y a trop de monde, je ne sais plus comment je m'appelle, où je suis...) " Manue quand elle va faire un tour, on dirait qu'elle va mourir ! ", me dit-on d'ailleurs souvent. Car le stress, je maîtrise ! Enfin, je veux dire que je maîtrise le sujet. Je ne maîtrise malheureusement pas mon stress !
Le temps est venu d'entrer en piste. Je me présente. Mon nom résonne dans les haut-parleurs. " Manueballue sur Prince ". Eh, oui, ils font rien qu'à m'inscrire sous Manueballue au club, et comme l'un des juges est des nôtres, j'y ai droit. Mais il n'a jamais dit " Pouic "... ça aurait été drôle !
Un peu de galop, à droite, à gauche, la cloche, le coeur qui bat, les mains qui tremblent et l'acide lactique qui remonte... c'est parti ! Le un, ça passe, le deux, ça passe, le trois étant sur la même ligne droite, je ne regarde depuis le deux que derrière lui, je ne fais pas confiance à Prince, pourquoi serait-il différent des autres. Mais lui, le trois, rien à battre, et... merveille, il saute ! Et là ! Tellement étonnée la Manue qu'elle ne sait plus où se trouve le boudiou de quatre, mais retrouve bien vite. Et... Sans faute. Nous sommes classés quatrièmes, devant le correspondant local du journal où je travaille qui venait me voir me vautrer. Ce cheval, c'est vraiment un rêve !
Etre au classement, fantastique sensation. D'abord pour l'ego surdimensionné de la cavalière, et puis pour le tour d'honneur avec en prime, la jolie rosette. A ce moment, nous nous prenons tous pour Michel Robert !