Dehors tout le monde (chapitre II)

Nous voici donc dans les chemins avec mon grand grisgris.

Mais qu'il est lent ! " Eh gros, tu voudrais mettre un peu le turbo là ? "

" Euh, le quoâââ ?? Je peux manger là ? "

Ouh là, il va falloir que je mette un tout petit peu les points sur les i de ce grand cheval gentil, qui, me semble-t-il, est en train de se la jouer très perso avec moi. Genre je fais ce que je veux quand je veux et la folle du dessus, elle s'adaptera !

Sauf que la folle du dessus, elle va se réveiller un peu !

Drrrrrrrrrrrrrrriiiiiiiiiing, le réveil a sonné Pinot, au trot !

Pinot se met au trot d'un train de sénateur. L'idée est quand même de faire un trotting pour travailler la condition de grosgros alors on va trotter un certain temps.

Mais grosgros est très lent. Accélère bien sûr lorsque ma main droite, munie de la cravache, se rapproche dangereusement de ma jambe droite...

Pinot passe une petite rivière à sec au trot, continue dans les sous-bois. C'est pas Montlhéry, c'est moi qui vous le dis !! En même temps, je suis un diesel et Pinot aussi. Sauf qu'on pollue moins, normalement.

Le galop dans le pré. Avec un Pinot endormi qui n'a pas envie de se déboucher, c'est fou ça ! Et puis, après ce petit galop, tout change. Gros pouêt pouêt et sa cavalière commencent à se délier. Eh oui, la balade, ce n'est pas que pour le mental du cheval, mais aussi pour celui de la cavalière. Qui observe tous les détails intéressants. Poids du corps décalé et cheval qui tourne tout facilement, respiration régulière et Pinot régulier... Je finis par me rendre compte que, sans m'en apercevoir, je reste de longues séquences en apnée. Trot tout moche assuré. Je teste un Pinot en balade rênes longues, chose que je ne faisais pas jusqu'alors. Non pas par peur d'une bêtise dangereuse du grand... mais d'un autre type de blague de choual... " C'est l'heure de la bouffe ! "  et brouuuuuuuf, je plonge pour m'en jeter un petit derrière le goulot !

En me baladant récemment avec Cécile, une cavalière du club, j'ai noté qu'elle laissait son cheval rênes longues et qu'il n'essayait pas de manger à tous les rateliers. " Oh il l'a fait, mais je lui ai appris. En le laissant rênes longues et en lui donnant un petit coup de cravache dès qu'il s'arrête ; il ne le fait plus désormais ! "

Alors j'essaye. C'est bête mais je n'y avais jamais pensé ! Et Pinot est effectivement plus agréable comme cela, le nez en bas, sans pour autant s'arrêter. Il a vite compris le système le gros, même s'il essaye encore un peu de me truander. Nous parcourons ainsi la forêt au galop rênes longues. C'est chouette !

Pinot me répond par un gros ébrouement. Je crois qu'il est bien. Au trot, il expire bien, est détendu. Au pas aussi. Au moins, nous nous serons fait plaisir et ne nous serons pas battus !!

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