A des yeux pareils...

... on donnerait le bon dieu sans confession !

... à condition d'avoir bien fatigué le gaillard qui les utilise, ces yeux-là, le coquin.

Coquin mais gentil. Coquin mais costaud. Coquin mais tout raidouille en ce moment. C'est que ça pèle dans nos belles contrées virant de plus au plus au blanc.

Donc il faut travailler en assouplissant la bête. Des flexions, beaucoup, mobiliser tout, me dit Nicolas, qui a monté Pinot la semaine dernière et l'a trouvé très dur à gauche. " Il finit par se décontracter en fin de séance, il faut bosser là-dessus mais sans te focaliser dessus, Manue ", me dit-il au hasard d'une discussion, " sinon, tu vas te raidir et il va utiliser sa force. " C'est exactement ça. Sauf qu'il est un peu bébête quand même. Aujourd'hui, j'ai testé pour vous. Au trot, à main gauche, je le laisse aller contre incurvé un coup (on dirait qu'il veut sortir en faisant le mur), au virage, il a failli se manger la tête dans le mur. Je n'ai pas tiré dessus comme j'aurais fait avant. Je l'ai laissé contre incurvé et, peu à peu, il a fini par être beaucoup plus agréable à la main. Je me suis amusée avec lui en faisant joujou avec ses épaules, ses hanches, sa bouche... faut être patient et avoir le temps quand on a mon niveau, et avoir du temps. J'en ai pris. J'ai suivi Nicolas dans ce qu'il faisait, trottant quand il trottait, galopant quand il galopait. Comme ça, je n'avais pas peur de percuter un cheval (je suis très très claustro et dans le manège, j'ai l'impression que tout le monde me saute dessus, que je saute sur tout le monde...)

Finalement, la Quiche s'est fait plaisir, au galop à droite comme à gauche. Un miracle ! Mais non, je continuerai à m'appeler la Quiche, pas la vierge, non mais !

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